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 Inanis ~ Le chien des sous-sols

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Inanis
Le Chien des sous-sols
Inanis


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MessageSujet: Inanis ~ Le chien des sous-sols   Inanis ~ Le chien des sous-sols EmptyVen 7 Oct - 16:39

  • FICHE D'INANIS



~> Ton vrai nom de famille & prénom : Je m'appelais Andy McSludge, autrefois. Mais j'ai tout oublié depuis longtemps.
~> Ton nom/surnom à Dreamland : Inanis. (Et vous avisez pas de m'appeler Ina...)
~> Fille ou garçon (ou indéterminé) ? Garçon.
~> Ton âge : 16 ans.
~> Lieu de naissance : En Louisiane, quelque part au fond d'un marécage boueux.

~> Le groupe auquel tu appartiens à Dreamland : Les Poupées Rêveuses, comme si j'avais le choix...
~> Ton futur rang : Le Chien des sous-sols.
Inanis ~ Le chien des sous-sols 679510avina


  • FAIS-NOUS VOIR TA FIGURE :



~> Ton apparence physique : Vous voulez vraiment le savoir ? D'habitude, on évite de m'poser la question, enfin, c'est comme vous voulez...
C'est pas joli joli. Je veux dire, je m'en suis bien sorti, j'aurais pu être cul-de-jatte ou manchot, mais j'ai pas mal à envier aux autres... Le truc qui pend à ma droite, on peut pas vraiment appeler ça un bras, hein ? Avant c'était de la bouillie informe, juste un moignon - je suis né avec, enfin je crois - et maintenant, c'est une prothèse en métal, toute belle toute neuve. Mais qui fait bien mal de temps en temps... Enfin, il paraît que je n'ai pas à m'en plaindre.
Même chose pour mon oeil droit : je suis né sans, mais quand je suis arrivé ici, on m'a installé cette chose qui me permet de voir à peu près correctement. Au moins, ça cache la misère qu'il y a en dessous. J'ai deux ou trois autres plaques de métal sur le reste de mon corps. Je crois qu'en dessous, ça permet de faire fonctionner tout ce bric à brac. Enfin, je préfère ne pas en être certain. Il vaut mieux ne pas savoir, parfois...
Voilà pour les monstruosités. Vous avez eu votre dose, je parie. Je pourrais facilement entrer au musée des horreurs.

Autrement, j'ai les yeux - l'oeil - vert. Vert vase, comme dirait l'autre. Mon visage est plutôt quelconque si on exclue ce qui le défigure. J'ai les cheveux bruns tirés en arrière - c'est plus pratique pour ce que je fais tous les jours... - et la peau légèrement bronzée à force de traîner dans la nature.
Et je suis crasseux. C'est ça, marrez-vous ! Vous savez depuis combien de temps je ne me suis pas lavé ? Je n'ose même pas vous le dire... Là où je suis, personne ne pense à mon bien-être. De toute façon, on s'y fait. Au bout d'un moment, la vermine et la sueur finissent par faire partie de nous. Vous devriez essayer. Juste pour voir...

~> Ta tenue vestimentaire favorite : Je porte la même chose depuis pas mal de temps. Une espèce de tunique bleue et marron, avec des manches larges - pour cacher la laideur de mon bras, je suppose - un pantalon qui s'arrête au niveau des mollets, marron lui aussi : rien de bien compliqué. Je suis toujours pieds nus. Pas la peine de faire les choqués ; à force de marcher pieds nus dans la boue, c'est devenu aussi solide que du cuir. Alors chaussures ou pas, je m'en fiche un peu...



  • QUEL CARACTÈRE !



~> Caractère de ton personnage : Si vous me cherchez des qualités, vous en trouverez pas. Ah si, il paraît que je suis fidèle... Comme un chien. Et encore, on me reproche d'avoir trahi. C'est même la raison pour laquelle je suis enchaîné dans les sous-sols comme un vieux corniaud au fond de sa niche. Génial, hm ? J'aime pas parler de moi, mais puisque vous insistez, je vais vous dire de quoi j'ai l'air.
Je parle pas beaucoup. Pas envie. On s'est assez moqué de ma façon de parler (et oui, forcément c'est plus facile de bien parler quand on est né bourgeois et pas dans la rue), dans la réalité, et même ici à Dreamland. J'aime pas parler, mais si vous me dérangez, j'vous dirais c'que je pense.
Timide ? Ouais, aussi.
Je suis pas quelqu'un de facile à vivre. A force d'être enfermé dans cet endroit horrible, on finit par devenir... Agressif. Et c'est le moins qu'on puisse dire. Dérangez-moi : je mords. Attaquez-moi : je mords. Essayez de m'approcher : je mords aussi. C'est bien clair ? Je ne veux pas de pitié, même si un peu d'aide ne serait pas de refus pour sortir de là. Je suis mesquin, à ce qu'on dit. J'ai une bonne excuse : j'ai passé les trois quarts de ma fichue vie de chien à essayer de survivre. En volant, en mentant et en mendiant. Sympa, n'est-ce pas ? On me prenait pour un monstre avec mes déformations, mais des fois, ça attendrissait assez pour me permettre de manger un peu de pain.
Je suis aussi mal-formé de l'intérieur. Tous les gens qui m'ont fréquenté un jour ou l'autre ont conclu que j'étais fou. Mais j'y peux rien si souvent, je me mets à divaguer tout seul, ou si je tremble en voyant la nuit arriver. S'ils veulent que je sois un monstre, alors je le serai jusqu'au bout.

~> Ses goûts : Ce que j'aime, c'est la liberté. Enfin, niveau liberté, je suis mal loti en ce moment... j'aime faire ce qu'il me plaît quand il me plaît. Je n'aime pas grand-chose d'autre, à part le calme et la tranquillité. Je ne suis pas comme ces gamins qui ont besoin de jouets ou de sucreries...
A propos, je déteste ceux qui se croient tout permis. Qui lancent de la boue ou d'autre choses quand on les croise, ou qui insultent. Bref, je n'aime pas les gens qui trouvent amusant de s'attaquer aux faibles.
Mais celui que je hais par-dessus tout... est aussi celui qui m'a fait v'nir ici. Ça lui plaît pas que je veuille m'en aller. Mais j'avais rien demandé, moi. Bon, je dirais pas que je préférais les marais, mais se faire coiffer et coller toute la journée, c'est pas non plus le paradis. En tout cas, ce n'est pas mon truc. Il m'a enfermé pour ça... Et je le hais. Il n'a pas le droit de me faire ça, je ne suis pas son chien après tout !

~> Son ou ses buts : Sortir. Sortir. SORTIR ! C'est à devenir cinglé pour de bon, ici. Je veux m'en aller, je veux être libre et n'plus servir d'esclave à ce sale type qui se disait mon ami. Et si je sors, je ferai quand même ce que je me suis promis, et ce que je lui ai promis... Et qu'il a oublié. Il veut le coeur, hein ? J'vais le lui dénicher. Et après, je partirai, loin d'ici, là où plus personne ne pourra m'atteindre.. Une promesse, c'est une promesse. Et il peut bien me le jeter au visage, je m'en fiche.
Ouais, c'est ce que je vais faire, s'il me laisse sortir d'ici un jour. Ou si quelqu'un se décide à venir me libérer. Ca va bien le surprendre. Tant mieux !



  • RACONTE-NOUS TON HISTOIRE :



=> Voir les messages suivants. <=



  • QUI SE CACHE DERRIERE CE MASQUE ?



~> Quel est ton nom/pseudo ? Inanis. Quoiiii ? J'ai le nom de mon perso et alors ?

~> Ton âge ? Si je te l'dis, le monstre à tête de poulpe qui vivait dans le marais où j'suis né viendra te sucer la cervelle...

~> Comment as-tu découvert La Mélodie des Rêves ? Grâce au Conteur (ahahah...) et à la Reine.

~> Un petit commentaire ? Sortez-moi de c'trou à rats. Pitié.

~> Code du règlement :
[Code Validée par ton Conteur adoré~♥ *évite un coup de dents*]

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Inanis
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MessageSujet: Re: Inanis ~ Le chien des sous-sols   Inanis ~ Le chien des sous-sols EmptyMar 22 Nov - 16:17

Chapitre I : Un chien parmi les loups


Mieux vaut vivre enchaîné près de celui que l'on aime, que libre près de celui que l'on hait.
    En ce qui me concerne, je n'ai jamais aimé les proverbes. D'ailleurs, je n'aime pas non plus celui qui m'a enchaîné : je le déteste. Je vis donc enchaîné près de celui que je hais. C'est un comble, non ? Comme quoi, les proverbes ne servent à rien.

    Enfin, reprenons depuis le début.
    Je suis né un jour qu'on n'a jamais pris la peine de me révéler, au fin fond d'une ville – à supposer qu'on puisse appeler ça une ville – cernée par les marécages. De ce que je sais, j'habitais dans un pays appelé Amérique (un pays dont j'aurais dû être fier et pour lequel j'étais censé donner ma vie, cela va sans dire).
    Je n'ai pas connu mes géniteurs. Et pour être franc, quand je vois les parents de tous ces mioches pourris gâtés, ça ne me donne pas envie d'en avoir. Je préfère me débrouiller seul, vous voyez. Même s'il faut patauger dans la vase pour se nourrir de vieux serpents. Même s'il faut dormir à la belle étoile au lieu d'être dans un lit chaud. Bref, je suis orphelin. Je ne sais pas si on m'a abandonné ou s'ils sont morts quand j'étais petit ; mon premier souvenir remonte au jour où la directrice d'un orphelinat tout décrépi m'a accueilli, à grand renfort de jurons : «Encore un !? Mais qu'est-ce que c'est qu'cette bête-là ? On nous amène des animaux de foire, maint'nant ?»
    Je l'entends encore parfaitement me gueuler ça dans les oreilles. Claudia la Douce, qu'on la surnommait. Pour elle, la douceur consistait à distribuer des paires de claques et des coups de martinets en guise de petit déjeuner. Je peux vous dire que ça réveille. J'en ai encore des cicatrices un peu partout. Heureusement pour moi – ou non – on l'avait bien payée pour qu'elle s'occupe un minimum de moi.

    Quand même les nourrices ont commencé à me rire au nez, j'en ai eu marre. Je devais avoir entre sept et neuf ans quand je me suis enfui de ce trou à rat. Évidemment, on n'a rien tenté pour me retrouver, ce qui m'arrangeait. Ils ont dû faire croire que j'avais été dévoré par un alligator, ou quelque chose du même genre.
    Mais j'ai survécu, en mendiant par-ci, par-là, et en évitant soigneusement les alentours de l'orphelinat et les gens de là-bas. On ne fit pas grand cas d'un estropié comme moi. Pourquoi est-ce qu'on l'aurait fait ? La vie est bien assez dure pour qu'on s'occupe des faibles. Je n'avais qu'à me débrouiller tout seul, ou aller voir un de ces cœurs tendres qui aiment perdre leur temps avec les gens de mon espèce. J'ai choisi la première option. Ça m'aurait bien embêté d'aller vivre chez une vieille rombière qui m'aurait pris pour son caniche nain.

    Qu'y a-t-il de pire que de mendier de la nourriture ? La voler à des gens presque aussi pauvres que soi, je suppose. On a fini par me chasser à coups de fourche parce que je volais les marchands, les fermiers, les pêcheurs, les garçons d'écurie, bref, tous ceux qui étaient assez bêtes pour ne pas surveiller leurs biens. J'étais devenu un as en la matière, même avec un seul bras et un œil en moins. Certains gamins m'appelaient même «Andy Oeil-de-Lynx». Quel drôle d'humour...

    J'ai trouvé refuge loin de toute présence humaine. Je ne supportais plus du tout l'humanité ; je m'étais résolu à finir mes jours en pauvre chien bâtard. C'était de toute façon le mieux à faire et une fois débarrassés de mon existence nauséabonde, les gens n'en auraient que mieux dormi. J'avais une douzaine d'années quand j'ai découvert une vieille cahute dans un coin de marais. C'était l'endroit rêvé pour être tranquille.
    J'ai appris à chasser les bestioles qui y grouillaient : écureuils, serpents, rats, tous y passaient. J'étais la terreur du coin... C'était un peu morose mais moins que de se traîner dans la boue des villes. Ça a dû durer un an comme ça, mais bizarrement, j'étais moins maigre qu'en ville. Dans un sens, c'était bien.

    Un matin, j'ai été réveillé par des voix humaines. Une bande de coupe-jarret m'attendait de pied ferme dehors. Apparemment, il n'appréciaient pas trop que j'occupe une cabane qui pouvait leur servir de toit. Mais je n'ai pas bougé : je me suis planqué dans un coin sombre et j'ai attendu, attendu, mon bras estropié replié sur mon ventre, l'autre prêt à frapper si on s'approchait.

    «Sors de là, mon p'tit gars. Cette bicoque est la nôtre maint'nant et tu f'rais mieux de déguerpir avant qu'on s'énerve !»

    Ils étaient cinq, et moi tout seul. Je n'avais pas une chance. Je suis donc sorti, et je suis parti sans même un regard en arrière. J'ai entendu leurs moqueries ; ils trouvaient mon bras atrophié et mes doigts à peine ébauchés drôles. J'aurais bien voulu cracher dans leur dos, mais je tenais quand même à ma peau. Ces types-là, avec leurs couteaux et leurs gros bras, ils n'aurait pas hésité une seule seconde à m'estropier encore plus.

    Je me suis finalement décidé à aller dans une ville un peu moins crasseuse que les autres. Bon, ça restait le bayou, mais au moins, on n'y crevait pas du typhus. Mais c'est là-bas que ça a été le pire. D'après ce que j'ai compris, on pensait que mes «défauts» étaient contagieux... Je ne compte plus le nombre de tomates et d'œufs pourris que ces sales gosses de riche m'ont jetés quand j'avais le dos tourné. On faisait tout pour me rendre encore plus misérable que je l'étais déjà et j'avais fini par battre tous les records de crasse accumulée. J'étais maigre, puant, pouilleux ; déjà presque entré en putréfaction.
    Oh, bien sûr, je ne cherche pas la pitié. Je sais très bien que je mérite ce qui m'est arrivé : une engeance de mon espèce n'a pas à polluer l'air que les gens sains respirent. Ce qui est arrivé est arrivé, et je n'ai jamais cherché à m'apitoyer sur mon sort. Même si je savais que derrière les murs des maisons, on connaissait le bonheur.

    Ça, c'était la partie rasoir de ma vie. L'autre... est plus originale. Vous voulez la connaître, hein ? Alors c'est parti.



    Chapitre II : Le chiot et le papillon



    La nature est belle, parfaite ; mais moi, je n'y ai pas ma place. Mal-formé, incomplet, je ne fais pas partie de la grande créatrice de tout ce qui vit. Comme c'est dommage. Pourtant, et vous allez me prendre pour un fou, le papillon bleu qui s'est posé sur mon épaule un soir avait l'air de bien m'aimer. Non, c'est vrai, il avait presque l'air sympathique. Et un peu bizarre aussi. Z'avez déjà vu un papillon phosphorescent et gros comme une main d'homme ? Moi oui. Et je n'avais pas bu une goutte d'alcool, ce soir là.
    Il s'est envolé et comme je n'avais rien à faire d'autre, je l'ai suivi. Il faisait nuit noire mais sa lumière m'aidait à me repérer, du moins jusqu'à ce que je ne reconnaisse plus les lieux. Je l'ai suivi comme si j'étais hypnotisé, et ça a sûrement été ma plus grande erreur. Au bout d'un moment, la ville a changé : elle s'est couverte de champignons géants lumineux, et des lucioles saturaient l'air de leur phosphorescence. C'était bizarre, mais sur le coup, je ne me suis pas posé de question. J'avais l'impression d'être dans le marais où j'ai passé une partie de ma vie ; mais ce marais-là tenait plus de ce qu'on appelle «conte de fée» que de la fange dans laquelle j'avais croupi.

    Et puis j'ai enfin vu quelqu'un dans la nuit. Il était assis sur un gros champignon et me fixait avec ses larges yeux vides. Je commençais à croire que je délirais complètement. Je me suis quand même approché pour en savoir plus ; de toute façon, le papillon s'était posé sur son épaule. Je n'avais nulle part où aller.

    «Qui t'es, toi ? lançai-je, un peu étonné de trouver quelqu'un ici.
    -Je suis le Conteur. Cet endroit, c'est Dreamland. Et toi, tu es Andy, n'est-ce pas ?»

    Il était bizarre, avec ses papillons qui ne le lâchaient pas d'un pouce. Il ressemblait à une fille, une petite rousse, mais il donnait une impression étrange, comme s'il était... indéterminé. Ni fille ni garçon, il flottait entre deux eaux, si je puis dire. En plus, il connaissait mon nom.
    Il s'est mis à parler, et c'est sûrement la seule fois où j'ai autant entendu le son de sa voix. Il parlait très bas, et à côté, j'avais l'impression d'être un chiot qui aboyait trop fort.

    «Tu as ta place parmi nous, Andy. Cette petite créature que tu as suivi t'a choisi pour rejoindre notre monde. Loin des adultes, loin de la misère que tu as connu, loin des marais et de la vase... Alors, que dirais-tu de vivre ici pour l'éternité ? Tu auras tout ce que tu désires, ici dans le monde des rêves. Si tu l'acceptes, ton nom sera... (il hésita un petit moment avec l'air de chercher quelque chose) Ton nom sera Inanis. Tu oublieras tout ce que tu étais avant. Mais si tu refuses... eh bien, tu n'auras pas ta place ici.»

    Sa voix était devenue vaguement menaçante à ce moment, et un frisson me parcourut le dos. Je n'étais pas un tendre pourtant ; un gamin aux allures de fillettes ne m'aurait jamais fait peur. Mais il y avait chez ce Conteur quelque chose de surnaturel. Il n'était pas tout à fait humain, j'en reste encore convaincu.

    «J'suppose que j'ai pas vraiment l'choix, hein ?» Fis-je.

    Et voilà. L'affaire fut réglée en moins de deux. Ce Conteur m'a emmené avec lui mais je n'en dirai pas plus. Ces souvenirs sont trop désagréables à mon goût. Et puis on n'a pas besoin de connaître les moindres détails de ce qui s'est passé, ça n'en vaut pas la peine.

    «Au fait ? Ca veut dire quoi, Inanis ? Lui ai-je demandé en chemin.
    -Hum ? Tu le sauras le moment venu.»

    Et j'ai fini par le savoir. Inanis, ça veut dire «vide» et «informe». Il s'est bien moqué de moi en me donnant ce nom... Informe, cela va sans dire, vu mon physique. Et en effet, je suis vide de toute chose. Enfin, continuons.
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Inanis
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MessageSujet: Re: Inanis ~ Le chien des sous-sols   Inanis ~ Le chien des sous-sols EmptySam 26 Nov - 10:27

Chapitre III : Les contes de fées ne durent jamais


    J'ai cessé de grandir, comme promis. Mais il manquait quand même quelque chose, auquel le Conteur a pu remédier. Même si j'étais dans un endroit moins affreux que la réalité, on ne pouvait pas empêcher les autres gamins de se moquer de la différence notable qui existait entre eux et moi. Ils avaient un peu peur de mon bras déformé (ça ressemblait plus à une vieille branche d'arbre boursouflée qu'à un bras humain), de mon oeil manquant et aussi de ma façon de parler (ce que le Conteur a essayé de corriger). La cruauté des enfants est universelle, et ceux-là avaient connu le même monde que moi. Mais est-ce qu'on peut vraiment parler de cruauté ? Je leur rendais la pareille dès que j'en avais l'occasion.

    Ce qui m'a le plus étonné dans ce Dreamland, ce n'est pas ce dont s'émerveillaient les autres. Ce n'est pas cette maison toute rose qui me donnait plus mal au crâne qu'autre chose, ni les jouets dont je ne comprenais pas l'utilité. Moi, ce qui m'a surpris, c'est l'attention que le Conteur avait à mon égard. Plus que les autres enfants, j'étais son protégé favori. Pourquoi est-ce qu'il a fait ça ? J'en sais rien, moi. Je devais être un meilleur toutou que les autres, pour lui, voilà tout.
    Il a eu pitié de moi ; et comme j'étais le plus amoché de tous les gamins en plus d'être celui qu'il préférait, il m'a offert un petit cadeau.
    Un cadeau empoisonné bien sûr.

    Avec un bras et un œil invalides, je ne servais à rien dans sa Maison de Poupées. Il m'aimait bien, mais je n'étais pas aussi beau que les autres enfants. Il lui avait déjà fallu insister encore et encore pour que je me lave souvent, mais ce n'était pas assez. En tout cas, c'est ce que j'ai compris depuis qu'il s'est mis en tête de m'insulter quotidiennement.
    Il a voulu que je devienne tout propre et tout rose, comme les autres. Et il connaissait le moyen de me donner un nouveau bras et un nouvel œil. Je ne me suis pas fait prier, parce qu'à cette époque, je voulais tout faire pour oublier un passé dont je n'étais pas fier. D'ailleurs, je lui en étais très reconnaissant... même si maintenant, je le regrette amèrement. Je ne veux pas avoir de dettes envers quelqu'un comme lui.

    La personne – enfin, la créature – la plus à même de s'occuper de ça n'était autre que l'Araignée, le double du Conteur. Autant vous dire que ça ne lui a pas plu du tout de prendre soin du chouchou de son maître, dont elle était très jalouse ; mais les ordres du Conteur ne se discutent pas, et l'Araignée a dû m'opérer. Quand j'y pense, si j'ai eu aussi mal, c'est sûrement parce qu'il l'a fait exprès... Je penserai à lui rendre la pareille à l'occasion. Maudit insecte...
    Ça s'est passé en pleine nuit. Je dormais à moitié, je devais être drogué ; mais entre mes paupières mi-closes, j'ai eu le temps de voir une tête horrible penchée sur moi. Ce sourire acéré, ces yeux fouineurs... C'était le double du Conteur, et pourtant il n'avait rien à voir avec lui. J'étais dans un endroit aussi sombre que mon marais natal, mais la puanteur était à couper le souffle et dépassait de loin celle du bayou.
    Le pire dans tout ça, ça a été la douleur. Pour remplacer mon bras, il a bien fallu retirer l'ancien ; et pour me donner un œil digne de ce nom, il a fallu ouvrir la membrane de peau qui couvrait l'organe raté qui était en dessous. Heureusement pour moi (et pour l'autre, que j'aurais rendu sourd à force de crier), j'étais à peine conscient de ce qui se passait.
    Je n'arriverai pas à décrire l'indescriptible, je suis pas un intellectuel après tout, mais ce que je peux dire, c'est que j'ai passé des jours à souffrir le martyre dans la chambre du Conteur. Je n'arrivais pas à bouger correctement mon nouveau bras, et ses mouvements convulsifs me faisaient penser qu'on me l'arrachait une nouvelle fois. Mon nouvel œil, lui, remuait dans tous les sens comme un oiseau affolé, et j'en avais des migraines monstre.

    Finalement, j'ai réussi à apprendre à les utiliser. Ça a été dur, mais au moins, j'étais en parfaite santé. Je voyais toujours un peu flou et je distinguais mal les couleurs de l'œil droit. Ce n'était que des bouts de ferraille. Mais j'étais heureux. J'avais à manger tant que je voulais, je dormais dans un vrai lit et quelqu'un m'aimait bien, malgré ce que j'étais. Ca ressemblait au paradis...
    Les seuls désagréments, c'était la présence des enfants, ainsi que l'agitation qui régnait dans cette baraque. J'ai toujours aimé le calme, et je n'avais pas d'endroit où me réfugier quand j'avais besoin d'être seul. Le Conteur n'aurait pas supporté que je quitte son royaume pour aller autre part, malgré le fait qu'il me parlait souvent des autres parties de Dreamland. Moi, j'aimais vagabonder, et je devais rester enfermé, je n'étais pas libre comme avant. J'aurais bien voulu voir Abyss en vrai, et aussi voir à quoi ressemblait une fête foraine. Mais je ne m'en plaignais pas, et je n'aurais pas pu le faire : j'avais de la reconnaissance pour le Conteur, qui m'avait sauvé de la misère.

    Je ne sais pas pourquoi, mais je l'attirais comme une torche attire un papillon de nuit. Bon, de nous deux, c'est moi qui me suis cramé les ailes. Mais vous voyez ce que je veux dire, hein ? Il voulait tout le temps rester avec moi. Il veillait à ce que je sois comblé et pour cela, tous les moyens étaient bons. Et moi, je l'aimais beaucoup, parce qu'au moins, il m'appréciait pour ce que j'étais et pas pour en tirer un quelconque profit (je ne vois pas quel profit on pouvait tirer de quelqu'un comme moi, de toute façon). Il m'avait donné un nouveau nom que je portais fièrement, Inanis, comme si c'était une richesse inestimable. Qu'est-ce que j'ai pu être bigleux...

    Ce qu'il n'a jamais réussi à comprendre et que j'ai fini par réaliser tout seul, c'est que je ne suis pas un petit chiot qu'on gâte tout le temps pour l'empêcher d'aboyer. Malgré ce qu'on pouvait penser, j'étais un être humain et comme tout être humain, je voulais être libre. Pouvoir prendre des décisions seul, faire ce que je veux... Le Conteur m'en a toujours empêché. Il ne devait même pas avoir conscience de cela ; lui ce qu'il voulait, c'était un fidèle compagnon...
    Il se cachait beaucoup de choses, ce Conteur. Et c'est toujours le cas, d'ailleurs. Il devait se faire violence pour cacher ses sentiments ; et moi, qui vivait en permanence avec lui, je le vois très clairement. J'avais appris à l'observer attentivement, et je savais qu'il n'était pas le petit ange qu'il montrait aux autres. Ainsi, comme cette partie cachée de sa personnalité m'effrayait un peu, je n'osais pas lui parler de mon désir de sortir un peu de la Maison pour visiter le reste du monde. Il n'aurait pas voulu, et je ne voulais pas provoquer sa colère.

    Mais plus ces pensées s'emparaient de moi, plus je sentais que ce conte de fées dans lequel je baignais, même s'il semblait éternel, ne durerait pas longtemps...


    Chapitre IV : Rien qu'un malentendu


    J'ai commencé à me préparer un sac, un matin... Je voulais partir en voyage. Evidemment que je comptais revenir. La Maison de Poupées, c'était chez moi. Mais il ne m'a pas cru ; il n'a jamais voulu me croire. Il croyait que j'allais aller rejoindre la reine des cauchemars, ou je ne sais qui d'autre. Je dois avouer que j'y ai pensé : elle, au moins, elle ne m'aurait sûrement pas interdit de sortir comme un môme. Mais bon, je ne pense pas que j'en serais capable un jour. Je ne veux pas devenir un adulte.
    Bref, le Conteur m'a surpris en train de faire mes affaires. Tout de suite, il a compris ce que je prévoyais de faire. Et ça ne lui a pas du tout plus ; mais alors, pas du tout...
    Il est devenue bizarre. Mielleux et arrogant. Il ressemblait à cette fichue Araignée, comme ça. Mais c'était bien le Conteur, même si j'avais du mal à le reconnaître.

    «Tu ne vas pas me quitter, n'est-ce paaas?», fit-il, et sa main vint s'accrocher à mon bras comme une serre.

    J'ai croisé les bras, bien décidé à ne pas me laisser faire. Sa poigne me serrait de plus en plus fort, et je commençais à avoir mal.

    «Conteur... J'voudrais juste voir le reste de Dreamland. Et puis t'aider à trouver l'coeur. Parce que c'est bien beau de rêver pour toi, mais si on fait rien, les autres vont le trouver, et pis... J'voudrais pas qu'on l'ait avant nous, tu piges ? Alors j'me suis dit que j'allais aller le chercher, j'en ai marre de rester là à rien faire...»

    Je crois qu'à ce moment-là, il a compris que je voulais l'abandonner. Evidemment, c'était tout l'inverse. J'ai un peu menti au sujet du coeur parce qu'avant tout, je voulais voir le reste du monde des rêves ; mais je voulais vraiment le lui trouver, et puis revenir, surtout.

    «Tu veux partir ? Tu veux... m'abandonner ? C'est ça, que tu veux !?»

    Il m'a griffé le bras un bon coup, avant de me repousser et de se mettre à se tordre les mains, hors de lui. On aurait dit qu'il se battait pour ne pas exploser. Moi, je commençais à avoir peur.

    «Sale petit... il veut partir... il veut quitter son Conteur...
    -Mais je suis pas ta poupée ! Tu peux pas m'ranger dans tes jouets quand t'as fini de t'amuser avec moi ! Toi, personne t'empêche d'aller où tu veux dans Dreamland ! Alors pourquoi pas moi ? Hein ? Pourquoi j'devrais rester enfermé ? Qu'est-ce que j'dois pas voir, dehors ? Ca va, je suis grand, je sais me débrouiller tout seul !
    -Tu sais ce que tu es, Ina ? Un sale chien galeux, tu ne devrais pas vivre ici, tu ne mérites pas de vivre tout court !» hurla-t-il.

    Il a levé le pied pour me frapper, mais en bon «chien galeux», j'ai montré les dents en grondant, ce qui l'a fait reculer. Ah, il veut que je sois un animal, hein ? Il ne va pas être déçu. Je n'ai pas répondu, me contentant de le regarder méchamment en l'empêchant de trop s'approcher de moi. Il ne me toucherait plus jamais ; jamais plus je ne l'autoriserais à poser les mains sur moi.

    «Je devrais te renvoyer d'où tu viens ! Mais je connais un meilleur endroit pour toi... Tu y seras très bien, et tu seras toujours près de moi... Parce que c'est ce que tu veux, hein ? Rester avec ton Conteur adoré!
    -Personne ne m'dit c'que j'dois faire ou penser, compris ? Ai-je répliqué, hors de moi. Et tu m'empêcheras jamais d'aller où j'veux !»

    A ce moment-là, quelque chose s'est glissé dans mon dos et a refermé ses griffes sur moi. L'Araignée. C'est le Conteur qui lui a ordonné de m'attraper, pour que je ne puisse pas lui filer entre les pattes. Elle a craché sa toile visqueuse et puante autour de moi avant que j'ai eu le temps de réagir. J'étais ficelé, je ne pouvais plus bouger les jambes et les bras ; et avec un sourire vicieux, l'Araignée a éjecté un dernier bout de toile pour me bander les yeux.
    J'ai perdu conscience, et quand je me suis réveillé et qu'on m'a libéré, j'étais dans le lieu tabou de la Maison. Les sous-sols où personne n'a le droit de pénétrer. Le Conteur, sous sa forme éthérée, me fixait haineusement. L'Araignée se tenait en retrait, prête à me sauter à la gorge si je tentais quoique ce soit contre son maître.

    «Tu vas t'occuper de cet endroit. Il faut bien que ma petite Araignée se repose, elle en a besoin, elle. Quant à toi... tu travailleras ici. Jusqu'à ce que tu changes d'avis... ou pour l'éternité. Puisqu'on ne peut plus te faire confiance, tu resteras ici jusqu'à nouvel ordre. Tu seras bien plus utile. Qui sait, je ne veux pas que tu t'en prennes à mes petits protégés.
    -T'as pas le droit de m'faire ça, Conteur ! Ai-je crié.
    -Bien sûr que si...!»

    J'ai encore tenté de le faire changer d'avis, de lui démontrer que je n'avais rien fait de mal. Je l'ai même supplié. Mais rien. Il était comme fou. Il est fou, de toute façon ; complètement fou à lier. Vous ne devriez jamais l'approcher ! Même quand il est calme, il faut s'en méfier. Et il m'a rendu aussi fou que lui...
    Est-ce qu'il avait besoin de faire ça ? Qu'est-ce que ça lui apportait de m'emprisonner ? On aurait pu avoir une discussion sérieuses, entre gens sensés. Il n'avait pas besoin de s'énerver comme ça alors que j'avais seulement émis mon souhait de voyager un peu. Je comptais lui revenir, de toute façon. Mais il ne m'a jamais cru ! Il a préféré me passer la chaîne autour du cou. Je n'étais même plus libre de mes mouvements, dans cet enfer. Et ça dure toujours.
    Alors j'ai commencé à changer. Forcé de tourner des manivelles, tirer sur des fils de soie, et actionner des mécanismes heure après heure, j'ai eu le temps de penser. La Maison de Poupées ne marche pas toute seule : pour lui faire faire ses petits tours de passe-passe et changer les pièces de place, il faut que quelqu'un surveille ses mécanismes dans les sous-sols, là où rôdent les cauchemars cachés du Conteur. Sinon, ça se détraque. Donc, j'étais désormais l'esclave affecté à cela, à la place de l'Araignée qui continue de me tourmenter dès qu'elle en a l'occasion.
    Maintenant, je sais tout de lui, ou presque. Ses petites peurs, ses angoisses... Tout se trouve là-dedans, bien à l'abri des regards. Les mauvais rêves qui me hantent sont les siens. Toute la haine qu'il y a accumulé, je l'ai récupérée pour moi. Je crois que je suis comme lui, à présent. C'est lui qui ne mérite pas de vivre, pas moi. Moi, tout ce que j'ai voulu, c'est avoir droit à un peu de liberté. Ce qu'on m'a donné ? La prison. L'enfer.

    Le chien est devenu loup. J'ai été triste au début, j'ai même pleuré. Puis je me suis mis à le haïr. Je suis devenu violent, froid. A mordre tout être qui m'approchait d'un peu trop près aussi. Et ils n'ont pas été nombreux : le Conteur, l'Araignée, et quelques cauchemars qui passaient par-là. Le Conteur me rend encore visite, et quand il est là, je lui montre à quel point il me dégoûte. Ca n'a pas l'air de le toucher, mais je suis sûr qu'au fond, il est déçu d'avoir perdu son petit toutou adoré. Quel dommage. Il ne le retrouvera plus jamais ! Dès que j'en ai l'occasion, je me tire. Je vais rejoindre la reine, ou n'importe qui d'autre. A partir du moment qu'on me traite en égal, en être humain, ça me va.
    Mais lui... plus jamais il n'aura mon affection. Les chiens maltraités se retournent contre leurs maîtres après tout, et je ne fais pas exception à la règle...

    Voilà, c'est tout ce que j'ai à dire du chien crasseux qui hante les tréfonds de la Maison de Poupée. Il n'attend pas son maître, ça non. Il attend de pouvoir s'enfuir et de goûter à la liberté, la vraie, celle qu'il avait avant d'arriver dans ce pays maudit.

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Le Conteur
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Ce que tu as sur toi:
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MessageSujet: Re: Inanis ~ Le chien des sous-sols   Inanis ~ Le chien des sous-sols EmptySam 26 Nov - 19:02

Mais... Mais... Mais je suis pas méchaaaant ;__; Enfin bon, je me suis peut-être un peu mis en colère, mais ça arrive à tout le monde hein .__. Puis c'est ta faute aussi c'est toi qui a voulu partir...

Je te valide \o/


Je te reconquerrais tu verras (Le Conteur sur un cheval blanc en armure de chevalier, imagine ça et pleure...) ou j'aurais ta peau, on verra bien °x°


Bref, tu peux aller faire ton journal intime, poster ta demande de lien, rp, flooder, bref, t'amuser parmi nous =)

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MessageSujet: Re: Inanis ~ Le chien des sous-sols   Inanis ~ Le chien des sous-sols Empty

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